Aller au contenu

Famille Chalifoux

Les membres de la famille Chalifoux de la troisième à la cinquième génération,  actifs au sein de la Laiterie Chalifoux et récipiendaires de la Médaille de la relève 2014, de g. à dr : Rolland-Pierre-Bernard (5ème), Maxime (4ème), Alain (4ème), Jean-Pierre (3ème), Mélanie (4ème), Sylvain (3ème).
Les membres de la famille Chalifoux de la troisième à la cinquième génération, actifs au sein de la Laiterie Chalifoux et récipiendaires de la Médaille de la relève 2014, de g. à dr : Rolland-Pierre-Bernard (5ème), Maxime (4ème), Alain (4ème), Jean-Pierre (3ème), Mélanie (4ème), Sylvain (3ème).

Depuis presque 100 ans le lait est au centre de l’histoire de la famille Chalifoux.Jean-Pierre Chalifoux diplômé de l’École de Laiterie de St-Hyacinthe en 1958 et son fils Alain gradué au programme de DEC en génie industriel alimentaire de l’ITA de St-Hyacinthe trente ans plus tard, sont les dignes représentants de la troisième et de la quatrième génération de cette famille d’entrepreneurs sorelois.

La première génération : les « Artisans du lait»

Une réplique publicitaire de la charrette d’Alexandrina lors de la célébration du cinquantième anniversaire de fondation de la Laiterie 1920-1970
Une réplique publicitaire de la charrette d’Alexandrina lors de la célébration du cinquantième anniversaire de fondation de la Laiterie 1920-1970

La première génération est marquée par le pragmatisme et le sens inné des affaires d’Alexandrina Pelletier, épouse de Napoléon Chalifoux, mère de dix enfants. Napoléon est forgeron et agriculteur. La production laitière du début du vingtième siècle est telle que des surplus s’accumulent dans la période estivale alors qu’il y a presque pénurie au cours de l’hiver. Pour éviter des pertes et assurer un revenu d’appoint à sa famille, Alexandrina fait du porte-à-porte pour vendre son lait cru excédentaire. L’initiative trouve preneurs et Napoléon lui construit une charrette mue par chevaux pour faciliter la distribution du lait. Il s’établit ainsi, vers 1920, les premières « routes de lait » des Chalifoux dans la région Soreloise.

La seconde génération : de l’artisanat à la fabrication industrielle

C’est avec la seconde génération que naît la Crèmerie Chalifoux. Jean-Paul fils d’Alexandrina et de Napoléon est né en 1919. Dès son jeune âge, il montre des dispositions pour le commerce alors qu’il négocie l’achat de sa première vache à l’âge de treize ans. Il s’intéresse aussi au commerce de lait qu’a établi Alexandrina : celle-ci l’initie graduellement aux rudiments de ses affaires qui consistent à vendre tout le lait du troupeau ainsi que sa production artisanale de beurre et de fromage en grains. Les clients, parmi lesquels se trouvent plusieurs employés des usines de métallurgie apprécient le service. Le potentiel d’expansion est énorme. Alexandrina et Jean-Paul ne sont pas en mesure de combler la demande.

En 1939, la deuxième guerre éclate en Europe. Jean-Paul est exempté du service militaire car il est fils d’agriculteur. Avec courage, il poursuit la distribution de lait et voit aux travaux de la ferme avec sa famille. Le marché du lait est dans un tournant. Jean-Paul veut saisir les opportunités qui se présentent. En 1942, il est le premier à obtenir un permis de pasteurisation du gouvernement canadien. Il acquiert la ferme familiale et fonde La Crèmerie Chalifoux caractérisée par un mode de fabrication industrielle. En 1945, la Commission canadienne du lait lui accorde un permis d’approvisionnement en lait auprès des producteurs laitiers des fermes avoisinantes. En 1959, Jean-Paul modernise l’équipement de pasteurisation et de fabrication. Avec ses fils, il décide de produire du fromage. C’est le lancement de la marque Riviera, marque qui persiste à ce jour.

La troisième génération : la modernisation et l’expansion des marchés

Jean-Paul et Julienne Cournoyer son épouse, ont six enfants dont quatre fils : Jean-Pierre l’aîné et ses trois frères, Jacques, André et Sylvain qui marqueront la troisième génération de la famille Chalifoux.

Dès les années 1976, Jean-Pierre qui détient les connaissances techniques grâce à son passage à l’École de Laiterie a le mandat de moderniser les équipements et d’implanter les technologies récentes, assurant la qualité des produits. Ses frères voient à la distribution et la vente des produits. L’équipe travaille à maintenir les plus hauts standards de qualité et à répondre aux besoins des consommateurs. L’entreprise évolue dans le marché en pleine effervescence des années soixante-dix. La distribution des produits sont assurés à travers la province. Cette expansion crée des opportunités d’acquisitions pour ce qui est devenu la Laiterie Chalifoux. Jean-Pierre est animé par le désir de bâtir un patrimoine transférable à ses fils Alain et Maxime. Son audace, sa ténacité et sa vision des affaires en ont assuré le succès.

La quatrième génération : la haute technologie et les marchés de niche

Alain et sa cousine Mélanie tenant fièrement le trophée du meilleur fromage cheddar accordé à l’occasion du Gala des fromages canadiens de 2009.
Alain et sa cousine Mélanie tenant fièrement le trophée du meilleur fromage cheddar accordé à l’occasion du Gala des fromages canadiens de 2009.

Alain, adolescent, travaille dans l’usine et se familiarise avec les procédés. Il travaille aux côtés des employés pour comprendre tous les rouages de la fabrication. Il se voit bien remplir le rôle que son père a préparé pour lui. Il entreprend des études à l’ITA de St-Hyacinthe en génie industriel alimentaire. Son agenda est comblé par ses études et ses interventions d’abord sporadiques puis continuelles à l’usine. Grâce à cet amalgame de théorie et de pratique, son retour à l’usine après sa graduation en 1988, lui permet de proposer, en tant que directeur technique, des innovations de technologie supérieure. Il convainc ainsi l’entreprise d’utiliser l’ultrafiltration du lait et la coagulation en continue, une première en Amérique du Nord! Grâce à ce procédé, la laiterie peut transformer jusqu’à 100,000 litres de lait par jour, en minimisant les pertes et les coûts énergétiques.

Alain a hérité de la fibre entrepreneuriale de ses ancêtres et souhaite jouer un rôle plus stratégique en tant qu’actionnaire de la compagnie. Toutefois la structure juridique ne permet pas le transfert des actions de père en fils. Alain décide de voler de ses propres ailes et fonde une compagnie de distribution d’équipements alimentaires de 1993 à 2009. Le succès de son entreprise ne laisse pas entrevoir un retour imminent. Cependant une restructuration de la laiterie suite au décès de son oncle Jacques et de son grand-père Jean-Paul et des négociations de transfert des pouvoirs entre Jean-Pierre, l’actionnaire majoritaire, ses oncles et Alain se soldent par le retour de celui-ci au sein de l’entreprise familiale. Par reconnaissance pour son père, qui est pour lui un véritable mentor, Alain tient à ce que son père reste le président. Il met sur pied un conseil de famille composé principalement de son père Jean-Pierre, ses oncles Sylvain et André, sa cousine Mélanie, fille d’André et son frère Maxime, diplômé en gestion des affaires. Le comité connaît une période de rodage tumultueuse mais le succès de l’entreprise, le bien-être des employés et le service à la clientèle priment sur toutes les autres considérations. Ce mode de gestion est un virement non négligeable dans la démocratisation des pouvoirs.

Mélanie qui a aussi travaillé à la laiterie au cours de sa jeunesse a été embauchée à l’usine, en 1998, à titre d’ingénieure étant titulaire d’un baccalauréat en génie industriel. Quelques mois plus tard, elle prend la responsabilité de la direction intérimaire de l’usine suite au décès de son oncle Jacques. Finalement, elle est nommée directrice des ressources humaines ce qui lui permet d’envisager de fonder une famille tout en veillant à la structuration de l’entreprise. Elle est de dix ans la cadette d’Alain qui voit en elle une personne rationnelle et pausée, soit le complément tout indiqué à son style plutôt fougueux. C’est ainsi qu’en 2011, Mélanie et Alain assurent une vice-présidence partagée, Alain étant le vice-président exécutif et Mélanie la vice-présidente des opérations.

Les fromages à pâte ferme, le secteur institutionnel, de la restauration, les pâtisseries et les usines de mets cuisinés sont parmi les marchés niches envisagés.

Les défis futurs exigeront de la relève des compétences entrepreneuriales. Le lancement de la nouvelle famille de fromages Riviera  en est un exemple.
Les défis futurs exigeront de la relève des compétences entrepreneuriales. Le lancement de la nouvelle famille de fromages Riviera en est un exemple.

Une cinquième génération à favoriser.

La place de la relève a toujours été la préoccupation centrale de la Famille Chalifoux depuis quatre générations. Ces « artisans du lait » comme ils aiment à s’identifier, ont entrepris en 2013 un projet de modernisation pour devenir, selon Alain, un « leader dans le monde du fromage » et se préparer aux opportunités de libre-échange Canado-Européen. Pour Mélanie, ce projet est un investissement pour assurer la pérennité de l’entreprise familiale. Rolland-Pierre- Bernard, fils d’Alain, et représentant de la cinquième génération, apprend les rudiments de la fabrication fromagère. Le défi de transmettre les compétences entrepreneuriales à la génération future est en voie de se réaliser.

L’ITA campus de St-Hyacinthe : la voie de l’innovation technologique

Table de cheddarisation dans l’usine de la Laiterie Chalifoux.
Table de cheddarisation dans l’usine de la Laiterie Chalifoux.

Pour Jean-Pierre et Alain Chalifoux, les connaissances techniques et technologiques de la transformation du lait et du génie alimentaire dispensées à l’ITA campus de St-Hyacinthe ont contribué à l’essor remarquable de la Laiterie Chalifoux. Ils ont pu y trouver l’expertise nécessaire auprès des professeurs et des techniciens pour raffiner tous les aspects de leurs fabrications et pour rendre leur usine performante sur le plan technologique et énergétique tout en maintenant un niveau de qualité supérieure. Depuis plus de cent ans, la famille Chalifoux a su bâtir la Laiterie Chalifoux grâce à une combinaison de l’expérience pratique des artisans et les connaissances techniques des innovateurs comme Jean-Pierre et Alain Chalifoux. Tous les membres de la famille Chalifoux sont un exemple inspirant pour tous les diplômés de notre Institut.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *