Simon Naud, un homme très impliqué dans le développement de l’industrie viticole au Québec
Le Vignoble de la Bauge, situé à Brigham en Estrie, est devenu le premier vignoble québécois et le second vignoble au Canada à obtenir une certification de la Regenerative Organic Alliance (ROC). Cette certification en viticulture de régénération représente la norme la plus élevée au monde en agriculture biologique. Simon Naud explique que la viticulture de régénération vise à renforcer trois éléments essentiels de la viticulture écoresponsable, soit les sols, les écosystèmes et les communautés. Les consommateurs qui achètent un produit Regenerative Organic Certified (ROC) ont donc l’assurance qu’il a un impact environnemental, éthique et social positif.
Pour M. Naud, vigneron propriétaire, «sous les conditions climatiques actuelles, chaque secteur de l’industrie québécoise doit faire une introspection et se questionner afin de revoir ses pratiques en matière environnementale et écologique pour participer à l’effort collectif en termes de réduction du bilan carbone global. Le secteur agricole, et dans notre cas précis, la viticulture, en fait partie. »
Simon Naud est diplômé de la promotion 1993 du programme Technologie du génie rural. En 1996, il reprend avec beaucoup de dynamisme, le vignoble initialement fondé par ses parents. Passionné par la recherche, il commence rapidement une quête à travers les différentes régions viticoles nordiques du monde afin de répertorier de nouveaux cépages ou de nouvelles méthodes de vinifications qui pourraient être intéressantes chez nous. Son équipe, composée de trois autres vignerons et pépiniéristes, sont d’ailleurs à l’origine de l’entrée au Canada de plusieurs cépages, dont le Frontenac, qui est aujourd’hui l’un des plus cultivés au Québec.
En 1998, Simon est élu membre du conseil d’administration de l’Association des Vignerons du Québec, devenu Conseil des Vins du Québec (CVQ). Il y siégera pendant 20 ans, dont les quatre dernières années à titre de premier vice-président. Avec ses collègues vignerons, il tente de développer et faire croître cette industrie florissante tant par la recherche viticole, par des missions commerciales, par des interventions auprès des décideurs gouvernementaux et des différentes institutions québécoises. Simon a également fortement contribué à la mise en place de la première route des vins signalisée au Québec, celle de Brome-Missisquoi en 2002.
Après 20 ans de métier en viticulture traditionnelle, il décide de faire la transition vers la production de vins biologiques en plantant deux nouvelles parcelles de vignes de Frontenac Blanc, sur une terre qui servait de pâturage à un troupeau de daims européens et à quelques yacks tibétains. Depuis maintenant quatre ans, tous les vins élaborés au vignoble le sont selon des principes de respect du vivant, de pureté et d’authenticité, sans aucun ajout d’intrants chimiques ou aromates, sans filtration et sans ajout de sulfites.« Je ne veux pas produire l’énième chardonnay de l’histoire. Je veux créer un vin authentique de chez moi, qui représente mon lieu et qui pousse naturellement chez nous ».On ne peut donc qu’avoir envie de lever notre coupe à cet agriculteur engagé dans un mouvement visant à promouvoir l’agriculture de demain!