Un ancien de l’ITA qui fait office de pionnier et de bâtisseur
Nombreux sont ceux et celles qui sont passées par l’ITA-St-Hyacinthe et qui ont rayonné dans leur milieu. Monsieur André Campeau, diplômé-1974 en technologie alimentaire fait assurément partie de ces gens qui ont eu un effet marquant dans leur milieu.Il est aujourd’hui président du conseil d’administration et co-fondateur de la première Maison Familiale Rurale en Amérique du Nord et située à Romain près de Lac-Mégantic . Cette école accueille des élèves de la troisième à la cinquième secondaire de toutes les régions du Québec et leur prodigue une formation agricole et forestière incluant la production acéricole.
Natif de Courcelles, à la frontière de la Beauce et de l’Estrie, André Campeau a toujours été très impliqué dans son milieu. Au sortir de l’ITA en 1974, il a repris la ferme familiale avec son frère Gilles. En 1995, il est membre du Syndicat de base de l’UPA et avec un groupe d’agro-forestier dont notamment Marc Bellavance (aussi de l’ITA), il procède à la mise en place d’un comité agro-forestier dans la MRC du Granit sous l’égide de ce qui allait devenir les CLD.
À la suite d’une journée de planification stratégique tenue alors et regroupant l’ensemble des secteurs d’activité de la MRC du Granit , il ressort que l’enjeu principal était l’importance qu’il fallait accorder à la formation. Avec l’aide du commissaire agro-forestier Daniel Lambert, André Campeau examine différentes avenues. Cette recherche les amène en 1997 à faire un voyage de prospection en France où ils sont mis en contact avec les Maisons Familiales Rurales (MFR), concept déjà implanté dans l’Hexagone.
André Campeau, alors très impliqué dans la Fédération des producteurs de lait obtient un support important de l’UPA notamment de l’ex-président Jacques Proulx. Un an plus tard, M. Campeau participe à la mise en place d’une coopérative de solidarité qui prendra en charge la première Maison Familiale Rurale sur le continent. L’école devient un centre de formation générale et professionnelle qui s’adresse à des élèves de la 3e, 4e et 5e secondaire, intéressés par l’agriculture et la foresterie. On offre ainsi à des jeunes une façon alternative de terminer leurs études secondaires alors qu’ils pourraient être tentés d’abandonner les classes. Depuis 14 ans maintenant, plus de 500 jeunes ont ainsi obtenu leur diplôme de la Maison Familiale Rurale du Granit.
Le succès de la MFR du Granit inspire et suscite beaucoup d’intérêts de la part d’organismes et de régions rurales. En 2004, une deuxième Maison familiale rurale voit le jour dans la région du Lac Mégantic, territoire desservi par la commission scolaire des Hauts-Canton. Après quelques années, les opérations sont transférées à la MFR du Granit. Puis ce sera à Alexis-des-Monts et à St-Albert dans l’Est ontarien. Suivront Kamouraska, Rivière-du-Loup, Témiscouata, Les Basques et même une première Maison Familiale Rurale autochtone dans la réserve de Mashteuiatsh au Lac-Saint-Jean. L’initiative de M. Campeau a donc certainement marqué le milieu de la formation, bien au-delà du besoin qui avait été initialement identifié dans sa région.
L’ITA dans le cœur
Comme beaucoup d’étudiants, André Campeau conserve un souvenir mémorable de son passage à l’ITA. Plus qu’une école de formation, l’Institut de Saint-Hyacinthe a été pour lui et ses amis, comme une seconde famille. Malgré sa hantise des mathématiques, André Campeau se souvient très bien des cours de mathématiques de MM. Hermel Fournier et Michel Lerman. La veille d’un examen, André Campeau travaillant et studieux aimait bien donner des explications sur l’intégral et le différentiel à ses proches amis et colocs Marc Bellavance, Jean-Marie-Giguère et Michel Charland. Par contre, il vouait un culte particulier aux cours de M. Léo O. Emard qui a enseigné entre autres la microbiologie , le contrôle microbiologique alimentaire et la fermentation et sous la gouverne de qui, il a d’ailleurs réalisé un voyage en France avec un groupe d’étudiants.
Talents culinaires … téléphoniques
André Campeau et ses trois amis-colocs ne pouvaient évidemment pas retourner dans leurs familles à toutes les fins de semaine. Selon ses amis, André avait des talents culinaires plutôt limités mais une connaissance parfaite du numéro de téléphone de Roma Pizza. Il était ainsi devenu un très bon client pour l’établissement, au point où on reconnaissait facilement sa voix au téléphone : « Oui bonjour M. Campeau… » Il lui est même arrivé de commander une pizza à trois reprises dans la même journée : une le midi, une pour souper et une autre après la Soirée du hockey.
C’est aussi un peu et probablement grâce à l’ITA que André Campeau a connu celle qui allait partager sa vie. Lorsqu’il retournait dans sa famille en autobus, il devait effectuer un transfert à Sherbrooke. Un de ses colocs, Marc Bellavance connaissait déjà Gisèle Cameron pour avoir fréquenté la même école qu’elle plusieurs années plus tôt. Lors d’un transfert d’autobus à Sherbrooke, ils se sont croisés. Marc les a présenté l’un à l’autre et la soudure s’est faite éventuellement.
C’est donc l’engagement qui a marqué une bonne partie de la vie de André Campeau qui demeure par ailleurs attaché aux liens formés lors de son passage à l’ITA de St-Hyacinthe. Ses trois ex-collègues d’appartement et lui se revoient d’ailleurs régulièrement et échangent souvenirs et anecdotes reliés à l’ITA. Un autre passage marquant à l’ITA de St-Hyacinthe.
Maurice Fillion
Ont collaboré à ce texte : Marc Bellavance, Jean-Marie-Giguère et Michel Charland